Après que le roadie eut quitté la chambre Alex se dépêcha de prendre une douche. Il voulait conserver suffisamment de temps pour choisir sa tenue et se sentir fin prêt. Tenant à soigner les détails et cela concernait autant la coiffure que d’emmagasiner toute l’énergie nécessaire. Une attitude qu’il avait toujours négligée jusque-là. Partant du principe qu’un bon guitariste peut monter sur scène sans faire de manières. Il avait ainsi mis une sorte de point d’honneur à ramasser quelques frusques au dernier moment avant de s’en aller donner le meilleur de lui même en fond de scène. Cette mentalité de mercenaire efficace et discret l’avait rendu sympathique dans le métier, seulement un jour la star avait repris la route sans lui. Il était devenu inutile. L’époque était aux showmans survoltés et Alex le nez dans sa modestie n’avait pas vu venir le problème.

Dans les couloirs il croisa tout le monde y compris les musiciens du groupe pour lequel ils assuraient la première partie. Ceux-là lui semblaient être venus de leur hôtel spécialement pour lui. Il leur fallait vérifier son état d’esprit. Jugeant qu’avec son retour la soirée s’annonçait pour eux mêmes plus rude que les précédentes. Une canette en main Alex saisit vite les lignes de force qui zébraient l’atmosphère comme des courts circuits électriques. C’était toute une frénésie d’avant concert qu’il reniflait en vieux chien affamé.

Il eut le sentiment de se retrouver au centre de l’agitation et il savoura un pareil honneur. S’étonnant d’une sensation nouvelle pour lui et qui avait sa contrepartie. Il lui fallut bien admettre que les uns et les autres se défilaient dès qu’un des frangins se montrait au bout d’un couloir.

Soudain il aperçut Lola qui quittait la chambre. Elle portait une tenue noire synthétique, la mini jupe laissait apparaître des bas bleus, et le bustier à moitié ouvert offrait ses seins en forme d’oranges mûres. L’ensemble était d’un brillant extraordinaire. Les sourcils teints en vert paraissaient démesurés, et ses cheveux très clairs, blonds, étaient des fils de soie. A ses oreilles pendaient deux immenses boucles d’oreille noires et or. Sa bouche s’ouvrait comme celle d’un cobra.

Malgré lui Alex en était estomaqué.

– Le plus incroyable, c’est qu’elle voyage avec un attirail pareil.. Il pensa.

Au milieu du couloir, Matt venait de se figer. Et il se passait les doigts entiers d’une main sur la langue. Le triste motel depuis le rez de chaussée était victime d’une fuite de gaz généralisée. La plus petite étincelle et c’en était fini. Tout explosait.

On criait dans la pièce à côté. Alex se vit tiré de sa léthargie. Manifestement ça chauffait derrière le mur entre Lola et Jeff. Il se réveilla complètement et tendit l’oreille autant qu'il pouvait, quand un battoir alla s’écraser sur un drap humide. Les cris cessèrent aussitôt.

– Putain.. Elle dérouille.. Il s’écria à haute voix.

– Et ça aussi c’est nouveau.. Il ajouta.

Il ne se sentit pas affecté par cette découverte. Quoique ce n’était pas de l’insensibilité. Il se questionna d’ailleurs sur ce phénomène et conclut qu'il traversait une période truffée d’éléments imprévisibles.

A peine deux secondes plus tard il entendait les sons clairs d’un index tambourinant sur sa porte.

– C’est pas fermé.. Il fit.

La porte s’ouvrit et Kim le roadie pénétrait dans la chambre un sourire aux lèvres. Il prit place sur le bord du lit et ricanait d’un air complice.

– Dis donc.. Il y a de l’eau dans le gaz chez tes amis.. Où est-ce que tu les a ramassé ces vedettes ?..

– On fait des rencontres quand on traîne dehors;. Répondit Alex. En fouillant sur la table de nuit.

– Ouaih.. Je comprend.. Mais la gonzesse est franchement bien roulée, elle est en train d’affoler tout le monde.. Lâcha-t-il cynique. Avant de continuer.

– Nico est passé les voir;. Il les a invité au concert.. Et je crois que le mec a pas apprécié..

– J’imagine qu’il doit se méfier avec un canon pareil.. À sa place j’en ferais autant.. Tu crois pas ?..

Alex se pinça les lèvres et s’aperçut que Kim l’observait intensément. 

– Raconte moi l’histoire qui te brûle la langue.. Il lui fit.

– Je vois où tu veux en venir.. Mais si je pouvais te donner un conseil;. Souffla Kim à mi voix. Sans aller plus loin.

– J’attend.. J’attend.. Qu’est-ce que tu crois;. Toutes les idées sont bonnes à prendre;.

– Tu devrais oublier pour Karine.. Elle en vaut pas la peine.. Et tu m’as l’air trop gentil pour aller te mettre dans un guêpier pareil..

– J’ai déjà oublié.. Le coupa sèchement Alex.

Kim secoua la tête. Visiblement cette vision de l’affaire ne le satisfaisait pas. Il soupira bruyamment.

– Il faut dire que Nico et Matt ne sont pas les personnes les plus faciles que j’ai rencontré dans ce métier.. Ajouta-t-il.

Alex eut le sentiment qu’il hésitait à livrer sa pensée.

– Et pour en finir.. Tu dirais quoi ?..

– J’ai pas de conseil à te donner.. Il lui fit. Sur un ton qui en lui même était le message.

Kim hésita encore, mais il n’en dit pas plus. Alex comprit que le roadie lui conseillait de déguerpir. Il pensa que pas mal de choses avaient du circuler sur son dos. Les deux frangins se révélaient être des pourris. Ils s’étaient servis de lui et des quelques poussières de notoriété encore attachées à son nom. Mais ils avaient décidé qu’il était trop vieux pour les Chiens Electriques.

– Et pour le concert de ce soir.. Tout est en place ?.. Il lui demanda avec une certaine froideur.

Kim était décontenancé par la tournure de cette conversation. Conscient d’avoir manqué de courage. Il avait pourtant le sentiment qu’Alex avait compris en quelques mots ce qui lui tenait à cœur. Néanmoins de le retrouver aussi distant et presque inaccessible l’agaçait. Il le connaissait depuis la grande époque de Freddy qu’il avait parfois suivi en tournée, et comme tout le monde il voyait en lui un brave gars. Il n’avait pas aimé le délire du bus auquel il avait été lui même mêlé. Mais par facilité il avait pris l’habitude de diviser le monde en deux, les agneaux d’un côté, et les loups de l’autre. Et l’idée qu’un grain de sable pouvait remettre en question ce bel équilibre le dérangeait.

– Tu m’as toujours pas répondu pour ce soir.. Lui répéta Alex.

Kim tenta de déchiffrer son visage.

– Oui.. Oui.. Bien sûr.. Tout est déjà en place, ça n’a pas bougé depuis deux jours, et le groupe a répété hier une bonne partie de l’après-midi, si ça t’intéresse..

Alex se tût. Ces images le brûlaient. Il avait le sentiment d’avoir jeté ses ultimes forces dans cet orchestre. Alors que maintenant ses illusions plongeaient dans un abîme. Le piège était que comme tous les artistes il ne connaissait qu’un seul remède aux tours de cochon de l’existence. Et cela consistait à remonter sur scène en laissant au public le soin de décider de l'avenir. Le silence s'installa. Chacun en secret détaillait ses tourments. 

– A quelle heure est prévue la balance ?.. Envoya-t-il brusquement comme si rien n’avait été dit jusque-là.

– Dans moins d’une heure.. Le temps de se préparer et on y va;.

Kim se leva et prit la direction de la porte. Subitement il se ravisa et reprit sa place. Son sourire perpétuel s’était transformé en grimace.

– Je devrais pas te le dire.. Parce que les frangins nous ont baratiné pour que ça reste entre nous.. Mais il y a quelque chose que tu dois savoir..

– Ces deux derniers soirs ont été le bide total.. Nico tenait la guitare, et il est plutôt bon.. Mmmhh;. Il fit en se grattant le menton.

– Seulement sans toi, ils valent pas grand chose dans toute cette bande. Tu es l’âme du groupe.. C’était pas évident jusque-là, je le reconnais volontiers.. Mais le vrai patron c’est toi.. Il n’y en a pas d’autre une fois devant le public.. Alors ils voulaient pas qu’on t’en parle, je ne sais pas vraiment pour quelles raisons d’ailleurs.. Mais ça m’a mis les boules à la fin;. Va comprendre pourquoi aussi..

Alex songea que les hommes apportaient le gâchis sur terre. Ils ne sauraient jamais rien faire d'autre, et en pleurait intérieurement.

Alex se jeta sur le lit. Le motel ne faisait pas le plein et ça n’avait pas été compliqué de réserver deux chambres supplémentaires. Malgré la mauvaise volonté du patron que Nico se chargea de convaincre. Jeff et Lola occupaient une chambre contiguë. Alex aurait pu par moments suivre leurs pas ou se hasarder à percer les bribes de voix qui traversaient les murs. Mais l’exercice ne le tentait pas. Il préféra improviser sur sa guitare qu’il tenait sur le ventre comme un bébé tendre et chaud. Puis toujours couché il entama un des morceaux qu’il avait composé avec Nico dans l’euphorie de leur rencontre. Paradise Blues.. Il reprit plusieurs fois le thème jusqu’à ce que son corps le trahisse, et parut s’engourdir sur la couverture d’un marron calamiteux. Absorbé par la pâleur du plafond et luttant pour aller au bout de sa réflexion avant de sombrer dans le néant.

– T’écris une drôle d’histoire mon gars… et en quarante huit heures t’as ramassé un paquet d’ennuis des plus sérieux. .. Il pensa.

Le film des derniers jours composé de séquences bien distinctes, lui revint dans son intégralité. A chacune d’elles correspondait une émotion précise. Les décors par contre s'avéraient beaucoup plus incertains. Il ressentait la même chaleur laiteuse qui entoure une sortie de coma.

– Tous ces gens t’ont cru mort; et ça se lit dans leurs yeux.. Ils t’ont balancé du bus et fait descendre plus bas que terre. C’est pour ça qu’ils ne feront plus attention à toi.. Pour eux il y a un gars qui s’appelle Alex et qui ne reviendra plus.. Maintenant ils voient une doublure quand tu t’approches, qui n’a rien à voir avec un homme à part entière.. Et c’est pour régler ce malentendu que tu es de retour.. Avec une bombe à retardement dans la poche..

Il songea à cet instant à Léonardo suivi de son escouade de flics et aussi aux juges des tribunaux. Il voulut de cette façon évaluer le pour et le contre de l’aventure. En vain. Comme si les divers arguments concernaient une partie jouée d’avance. Mais il n’y avait plus personne pour écrire son propre rôle, il devrait maintenant s’en charger lui même.

– Seulement t’es déjà mort.. Tout ce qui peut t’arriver à partir de là c’est de ressuciter un jour.. Alors qu’est-ce que tu risques en remontant dans le bus ?.. Pas grand chose en vérité;.

Asséna-t-il une nouvelle fois comme un refrain entêtant.

– Mais rappelle toi bien.. Continua-t-il.

– T’as jamais fait de mal à une mouche.. DE TOUTE TA VIE…

– Ouaih.. Je crois qu’elle a pas eu sa dose la nuit dernière.. Ironisa Lola tournée vers le plafond.

Karine encaissa l’attaque. Les cernes se gonflaient de rage et ses lèvres tremblaient.

– Nom d’un chien;. Et dire que tu pensais la connaître, d’ailleurs tu l’appelais mon chaton.. Mais cet angle là t’avait complètement échappé, c’est pas vrai ?... C’est la plus folle de toutes.. Avec elle plus personne n’est en sécurité.. T’as du naître aveugle et personne s’en était même rendu compte, c’est pour ça que t’as jamais rien compris à tout ce qui t’arrive..

Alex constatait la réalité sans ressentir de satisfaction. Il vit Karine bondir sur Lola qui se payait méchamment sa tête. Elle fulminait, et c’est quand elle fut sur le point de s’en saisir que Lola réagit enfin. En un seul mouvement sa main vint se plaquer sur la gorge de Karine qui manqua de décoller des deux pieds sous l’impact. Mais elle ne recula pas d’un pouce. Quoique sur sa gorge les doigts de Lola se resserraient dangereusement.

– Vous allez arrêter votre cirque toutes les deux là bas!..

Le patron du motel criait de sa place. Il ne contrôlait plus ses membres qui s’agitaient dans tous les sens. Des routiers venaient d’arriver, et se tordaient de rire en se dirigeant vers le comptoir. Par contre Jeff semblait perdu dans une douce apathie. Pour Karine il en allait tout autrement et le sang lui montait aux joues. Tous les regards convergeaient sur elle et personne n’avait eu le temps de repérer Nico qui du bas de l’escalier examinait la scène. Il s’approcha des deux femmes sans rien perdre des formes de Lola. Ses grandes lèvres vibraient d’envie.

– Allez, c’est bon les femmes.. On se calme, oui voilà.. C’est bien Karine.. On devient toute gentille ma biche..

Malgré la situation Lola lui balança un sourire éclatant. Devinant que ce type comptait un peu plus que les autres dans le groupe. Nico prit Karine par les épaules laissant ses yeux étudier Lola de haut en bas.

– Mais qu’est-ce qui t’arrive mon lapin ?.. Susurra-t-il à l’oreille de Karine dont le corps se soulevait avec le rythme cardiaque. Il s’éloigna avec elle en direction du comptoir et claqua des doigts.

– Mettez nous une petite vodka chacun..

Il avait parlé d’une voix légère, émettant un voeu que le patron se dépêcha d'exaucer. Celui-là soufflait comme un homme se remettant d’une grosse frayeur. Quelques larmes de pure colère coulaient interminablement des orbites sombres de Karine. Et Nico lui tapota l’épaule un long moment encore. Mais ses regards à l’autre bout de la salle avec Lola en point de mire, trahissaient une toute autre impatience. Il tenait simplement à calmer le jeu et reprendre en main les évènements. Sur sa banquette Jeff paraissait toujours aussi doux qu’un agneau. Il s’empara de son portable et sélectionna un numéro..

Oui.. Jojo.. J’étais en train de penser pour demain matin;. Sergent de Garde et Sérénissime.. Qu’est-ce t’en dis ?.. C’est des bons ces deux là, tu crois pas ?.. Et le jockey y pèse combien sur Sergent de Garde ?.. Tu sais qu’avec lui il faut jamais oublier qu’il est tout mince.. C’est une flèche ce bourrin, mais il est tout mince;. C’est important..

_ Ca ne pouvait pas mieux commencer.. Concluait silencieusement Alex.

Le premier à descendre fut Bœuf, le batteur. Un type qui avait la particularité de résumer sa vie en trois mots, batterie, alcool, et femmes. En le voyant rappliquer Alex découvrit qu’il n’avait jamais échangé une phrase complète avec lui.

– Ah. T’es là toi ?.. Fit Bœuf la face encore bien endormie.

Et il s’avisa aussitôt de débusquer un café quand il aperçut Lola. Il resta le doigt levé plusieurs secondes, puis ses yeux allèrent d’Alex à Jeff en repassant par les hanches de Lola.

– Hanh.. Hanh.. Anh..

Il émit une série d’onomatopées, avant d’interpeller le patron derrière son comptoir. Les suivants, en groupe, furent les roadies de la tournée et le chauffeur du bus. Kim, l’un des roadies qui s’occupait aussi de l’organisation, s’élança à la vue d’Alex pour lui serrer la main. Mais une gêne pesante tendait l’atmosphère, qu’il était impossible d’ignorer. Tous s’éloignèrent rapidement vers les tables du fond qui supportaient le buffet et un immense percolateur. L’en-cas froid partait dans un demi silence, émaillé de légers ricanements qui avaient autant à voir avec l’épisode du bus que la présence de Lola qu’ils couvaient de brefs regards. L’ambiance s’alourdit encore quand Matt, le frère de Nico, apparût à son tour. Son attitude disait que son frère n’avait pas tardé à le prévenir du retour d’Alex. Il n'hésita pas à se montrer méprisant, laissant clignoter des sourcils sombres et épais. Omettant qu'Alex était avant tout le soliste du groupe. Il se serait tiré une balle dans le pied avec aussi peu de jugeote. Plus âgé que Nico, et partageant le même atavisme destructeur, il ne bénéficiait pas de son intelligence. Ce qui lui donnait l’apparence d’un être frustre, mais curieusement son côté toujours prévisible le rendait populaire. Une fois de plus il joua à merveille son personnage, ondulant nerveusement au milieu de la salle au moment d'envoyer un signe à Bœuf attablé au fond. Puis sa figure de teigne se transforma comme pour les autres à la vue de Lola. Sans avoir serré la main des nouveaux venus il alla s’asseoir en face de Bœuf. Tournant le dos à la salle entièrement vide en dehors du patron et d’eux mêmes.

Durant ce temps Jeff plongé dans le journal des courses demeurait impassible. Il se contentait parfois de remarquer les faits et gestes des uns et des autres avec des yeux d’enfant sage. Tandis que Lola répondait docilement à toutes les marques d’intérêt la concernant ou faisait mine d’admirer le plafond. Walli le pianiste surgit en solitaire. Drapé de cuir des pieds à la tête. Sa bouche s’ouvrit démesurément en apercevant Alex.

– Je me suis demandé si t’allais finir par nous retrouver, c’est que je m’inquiétais, tu comprends…

– Fallait pas.. C’était juste une ballade de santé.. J’aime bien prendre l’air certaines nuits.. ; Lui fit Alex d’un air goguenard.

Jeff sifflotait dans son coin. La bouche de Walli s’agrandit encore quand Lola lui tendit la main. Mais Alex n’y prêtait aucune attention. Derrière lui, au bas de l’escalier Karine venait de se matérialiser. Elle se figea à sa vue. Et c’est à pas lents qu’elle vint se planter à près de trois mètres de lui. Comme pour marquer une hostilité irrémédiable. Elle avait du oublier de se coiffer où était précipitamment descendue de sa chambre en apprenant la nouvelle. Des franges de cheveux difformes lui pendaient au front. Elle portait aussi des vêtements mal assemblés et ses yeux s’enfonçaient.

– T’es de retour.. Elle fit en dévisageant son ancien compagnon.

– J’espère que t’as pas dans l’idée de faire des histoires.. Continua-t-elle alors que ses yeux fatigués découvraient Lola.

– Qui c’est celle-là.. Fit-elle en élevant la voix.

Lola lui répondit en éclairant sa bouche d’un grand sourire rose. Allumant une cigarette qui chauffait déjà entre ses doigts et faisant fi de l'interdiction.

– Elle est toujours aussi esquintée ta copine au réveil ?.. En tout cas moi à sa place j’irais pas me montrer.. je me planquerais.. Et ça serait pas un luxe;..

Sa voix fit une courte pause alors qu’elle expirait un nuage de fumée. Depuis le fond de la salle montaient des murmures étouffés. Tous semblaient pressés de se marrer à bon compte.